Mylo : l’épargne version 2.0

L’histoire de Philip Barrar

Vendredi 6 octobre 2017
À 28 ans, Philip Barrar veut aider les Canadiens à mettre de l’argent de côté. Sa solution : Mylo, une plateforme mobile qui permet à ses utilisateurs d’épargner chaque fois qu’ils dépensent.

Afin d’aider le consommateur à épargner, Philip Barrar et ses associés se sont attaqués à un geste que nous faisons tous quotidiennement : sortir sa carte de crédit pour régler un achat. Mylo, la plateforme mobile qu’ils ont fondée, se connecte au compte bancaire de l’utilisateur et arrondit chacune de ses dépenses au dollar supérieur. La petite monnaie ainsi retirée est réinvestie automatiquement à faible coût dans un portefeuille diversifié de fonds négociés en bourse et choisi selon le profil de l’investisseur. « Nous voulons que nos utilisateurs épargnent un peu chaque fois qu’ils dépensent », résume le président et co-fondateur de Mylo.
 

Une feuille de route remarquable

Même s’il n’a que 28 ans, Philip Barrar possède déjà une impressionnante feuille de route. Dès ses études à l’Université Concordia, il s’est impliqué dans les cercles entrepreneuriaux de l’établissement anglophone. Après l’obtention de son diplôme, il a fondé sa première entreprise, dont l’application SkiPCR permet à des patrouilleurs de ski de documenter en temps réel leurs interventions, qu’il a vendue peu de temps après pour lancer MyPiece, une application qui relie les restaurateurs montréalais et leurs clients afin de faire bénéficier ces derniers d’économies. Repéré par Dominique et Jay Ferst du fonds d’investissement montréalais Ferst Capital Partners, il s’est joint à eux en 2015, à la fin de la parenthèse MyPiece.

L’objectif du trio : concevoir une technologie pour favoriser l’épargne auprès des 4,5 millions de Canadiens, en particulier des jeunes de la génération Y, qui consacrent la totalité de leur paie à leurs dépenses courantes.

« Actuellement, 40 % des membres de cette génération n’investissent pas puisqu’ils s’en sentent incapables, faute de connaissances financières et de moyens. Cela les empêche d’atteindre leurs objectifs financiers à moyen et à long termes, comme acheter une maison ou fonder une famille »

Philip Barrar 
 

Un appétit pour les technologies financières

Mylo est née en 2016 d’un remue-méninges de plusieurs mois pendant lequel Philip Barrar a formulé différentes hypothèses. Une étude de marché réalisée auprès de 655 personnes lui a entre autres permis d’apprendre que plus de 80 % des gens seraient prêts à divulguer leurs codes d’accès bancaires à Mylo. La preuve, estime l’entrepreneur, que les technologies financières ne font pas peur aux Québécois ni aux Canadiens, bien au contraire. « Il y a actuellement une ouverture à l’égard de ce type de solution. Le guichet bancaire automatique et la carte de crédit étaient, à une certaine époque, des technologies financières révolutionnaires, lance-t-il. Alors, pourquoi pas une plateforme mobile de gestion des finances personnelles? »

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Une version bêta de Mylo conçue pour le système d’exploitation d’Apple a été lancée au début de l’année 2017, ce qui a permis à la start-up de récolter de précieuses données auprès d’un échantillon restreint de 1000 utilisateurs. Encore une fois, les chiffres ont confirmé les observations des gars de Mylo : en moyenne, les gens ont économisé de 10 $ à 15 $ par semaine par l’entremise de Mylo, soit de 500 $ à 800 $ à la fin de l’année. Mieux encore : les gens ont vraiment utilisé l’application! « Nous nous attendions à un taux d’utilisation plutôt faible, mais, au contraire, nous avons constaté que 82 % des cobayes l’ont utilisée plus de dix fois durant la période du test! », se réjouit-il.
 

En moins de trois minutes

Mylo a officiellement lancé son application dans l’App Store en juillet 2017, après avoir acquis la société canadienne Tactex Gestion d’actifs en juin de la même année. Cette acquisition lui permet de créer, de lancer et de gérer ses propres fonds d’investissement. Pour la somme d’un dollar par mois et en moins de trois minutes, les Canadiens peuvent désormais s’ouvrir un compte d’investissement et commencer à épargner. « Nous n’exigeons pas de frais de gestion, comparativement aux entreprises de technologie financière américaines, européennes et australiennes qui poursuivent la même mission que nous », souligne Philip Barrar.

Pour l’instant, les services de Mylo sont offerts dans les provinces du Québec, de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta, mais ce n’est qu’une question de temps avant que la quasi-totalité de la population canadienne puisse en profiter. « D’ici quelques semaines, 90 % des Canadiens pourront utiliser Mylo », confirme le jeune homme à propos de son entreprise qui grandit à vitesse grand V.

Mylo en chiffres

11 000 : le nombre de personnes inscrites à la liste d’attente de Mylo avant son lancement
15 : le nombre d’employés excluant les gestionnaires de portefeuille
 

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Visitez le site Web de Mylo