Intermiel : la piqûre de l’entrepreneuriat

L’histoire d’Éléonore Macle

Jeudi 28 juin 2018
La famille Macle est à la tête de la ferme apicole Intermiel depuis 1976. Le domaine compte en outre une érablière de 18 000 entailles et un verger de 600 pommiers. Éléonore, la fille des fondateurs, est désormais à la tête d’Intermiel et développe son offre agrotouristique qu’elle a étoffée d’un volet éducatif.

Originaires de France, Viviane et Christian Macle se sont installés au Québec en 1969. Passionné d’apiculture, Christian a acheté en 1976 une petite ferme apicole à Mirabel. En un peu plus de 40 ans, le nombre de ruches de l’entreprise est passé d’une centaine à plus de 10 000. En 2016, Éléonore Macle a décidé de reprendre le flambeau et de modifier le modèle d’affaires original d’Intermiel.

Née pour entreprendre

Éléonore Macle a obtenu un baccalauréat en commerce international de la John Molson School of Business de l’Université Concordia. Ressentant le besoin de voyager, elle a visité l’Asie et travaillé dans une grande coopérative laitière en Nouvelle-Zélande. Après avoir pris du recul, elle s’est sentie prête, à son retour, de reprendre l’entreprise familiale.

« Pour moi, devenir entrepreneure, c’était inné. Je suis née comme ça, et l’exemple de mes parents m’a aidée à me décider. Dès l’adolescence, je savais que c’était ce que je voulais faire, mais je tenais à prendre mon temps, car reprendre l’entreprise familiale, c’est une décision importante que je vais assumer toute ma vie. »

Éléonore Macle

Dès 2005, Viviane et Christian Macle ont commencé à préparer leur relève en offrant des conseils et en partageant leur expertise. « Mes parents m’ont permis de bien intégrer le principe de la conciliation travail-famille, confie la jeune entrepreneure. J’ai eu la chance d’être bien entourée. »

Sur le plan administratif, la famille d’apiculteurs a été conseillée par un fiscaliste spécialisé dans le domaine agricole. C’est ainsi qu’il a été décidé que les parents Viviane et Christian Macle feraient un don partiel en actions à Éléonore et qu’ils resteraient également actionnaires de l’entreprise. Cette réorganisation s’est avérée essentielle pour faire passer l’entreprise à un niveau supérieur.

Diversification de l’offre et nouveaux horizons

En reprenant les rênes d’Intermiel, Éléonore Macle souhaitait aussi faire évoluer son modèle d’affaires. C’est sa mère qui a commencé par recevoir des clients chez elle afin de présenter et de faire déguster les produits. Même si la ferme accueille des groupes scolaires depuis 25 ans, elle n’a véritablement développé son volet agrotouristique qu’avec l’obtention, en 2010, de la certification Miel 100 % Québec offerte par le Bureau de normalisation du Québec.

Éléonore Macle souligne l’importance de cette étape. « À nos yeux, c’était très important de faire reconnaître la qualité de nos produits. Alors que le marché du miel est parfois peu transparent, nous sommes fiers d’assurer à nos clients une réelle traçabilité de nos produits. »

Intermiel organise ainsi des visites avec des animateurs et des éducateurs. L’éducation occupe une place de choix dans les nouvelles initiatives de l’entreprise. En plus des 100 000 visiteurs annuels, 12 000 élèves découvrent chaque année l’apiculture. Intermiel propose même des parcours pour les plus petits.

Gestion de la croissance et agrotourisme

Les initiatives agrotouristiques connaissant du succès, Éléonore Macle a dû mettre en place de nouvelles procédures pour soutenir la croissance. Elle a d’abord concentré ses efforts sur le marketing afin de permettre à l’entreprise de se démarquer de la concurrence. Elle a aussi développé le réseau de points de vente, qui compte maintenant 250 détaillants au Québec. Les produits Intermiel sont aujourd’hui vendus dans le reste du Canada ainsi qu’en Asie, notamment au Japon.

Dans un marché en constante évolution, il est impératif de rester à l’avant-garde. Toutefois, l’apiculture est une activité tributaire des aléas météorologiques. Au printemps 2018, Intermiel a perdu 14 % de ses ruches. Si tout est affaire de rigueur dans la gestion du cheptel de ruches, les apiculteurs doivent parfois composer avec certains impondérables.

L’enjeu le plus important aux yeux d’Éléonore Macle est le facteur humain. Cette dernière reconnaît que le succès de son entreprise est d’abord lié à l’aventure humaine. « Que ce soit du côté du client ou de celui de nos collègues, nous nous entourons de gens qui partagent nos valeurs et qui sont pour nous plus que des clients ou des collègues. Nous entretenons des relations de complicité. Il n’est pas rare que des gens venus nous visiter alors qu’ils étaient enfants reviennent nous voir avec leurs propres enfants. C’est notre plus belle récompense. »

Intermiel en chiffres

100 000 : le nombre de visiteurs annuels
6 : le chiffre d’affaires de l’entreprise en millions de dollars
420 : la production annuelle de miel en tonnes

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