Mareiwa Café : le bonheur d’entreprendre

L’histoire de Lorena Meneses

Mardi 3 avril 2018
Lorena Meneses est arrivée au Québec de sa Colombie natale il y a à peine dix ans. Elle a fondé l’entreprise Mareiwa Café colombien au printemps 2016. Portrait d’une entrepreneure qui tente de changer l’industrie du café un grain à la fois.

Alors qu’elle étudie en science politique et immigration à l’université, Lorena Meneses cherche un café à Saint-Hyacinthe où se poser pour plonger le nez dans ses livres. Constat : aucun commerce ne satisfait ses besoins. Il suffit de cette insatisfaction pour allumer dans l’étudiante la flamme entrepreneuriale et l’inciter à revenir à ses racines. Ayant grandi sur une ferme de caféiers, elle souhaite rapprocher les producteurs et les consommateurs pour promouvoir l’équité ainsi que la qualité. « Après tout, il s’agit de ma famille! », lance celle pour qui connaître la provenance des grains est primordial. 

C’est ainsi qu’à 25 ans, elle fonde sa propre marque de café. En définissant son plan d’affaires, elle choisit de se concentrer d’abord sur l’importation, la torréfaction et la distribution du café. En juin 2017, son rêve se concrétise avec l’ouverture d’un café au centre-ville de Saint-Hyacinthe. « Je veux que les gens voient toutes les étapes franchies par le café avant qu’il finisse dans la tasse », explique l’entrepreneure qui donne des formations sur le café à ses clients. 

Pour offrir un produit de qualité, Lorena Meneses a visité plusieurs coopératives de café avant d’arrêter son choix sur des fermiers de la Sierra Nevada de Santa Marta située dans la cordillère des Andes. À ce jour, la jeune femme a importé trois conteneurs de café qu’elle torréfie et revend dans une cinquantaine de points de vente de la Montérégie, entre autres dans les supermarchés Metro. Elle compte étendre ses activités dans le reste du Québec, mais d’autres étapes restent à franchir pour faire grandir Mareiwa Café. L’entrepreneure sait qu’il est important d’aborder la croissance avec patience, mais elle demeure à l’affût des occasions d’affaires. « Je suis en constante réflexion », lance-t-elle. D’ailleurs, elle annoncera bientôt un gros projet d’exportation qui mobilisera un million de dollars.

Lorena Meneses est heureuse d’avoir trouvé un mentor en François Grisé, propriétaire de la microbrasserie Le Bilboquet. « C’est important d’avoir un mentor qui partage les mêmes valeurs que nous, explique l’entrepreneure. François ne m’impose jamais une vision; il m’accompagne sans me gérer. Et comme, on vit des situations similaires, c’est du codéveloppement. »

Faire ses preuves

Même si son entreprise connaît du succès, Lorena Meneses sent toujours le besoin de se prouver. « Je n’ai jamais rencontré d’autres torréfactrices, souligne-t-elle. Quand je me présente, on pense souvent que je suis la secrétaire de l’entreprise. Le milieu est très masculin. » Avec Mareiwa Café, Lorena Meneses tente de changer le visage de l’industrie. Elle est d’ailleurs fière de faire affaire avec des femmes et des autochtones de son pays d’origine. 

Et, depuis le lancement de Mareiwa Café au printemps 2016, le travail de Lorena Meneses est salué par le milieu des affaires. Elle récolte les honneurs dans les concours d’entrepreneuriat, notamment celui de l’Entreprise de l’année au Gala Amériques de la Chambre de commerce latino-américaine du Québec et le Grand Prix LADN Montérégie 2018.

La détermination et l’ambition sont un gage de succès pour Lorena Meneses, qui mise également sur son savoir-faire. Avant de lancer son entreprise, elle a suivi une formation à la School of Coffee du Vermont pour en apprendre davantage sur la torréfaction et s’assurer de la qualité de son produit.

Faciliter l’intégration par l’entrepreneuriat

L’histoire de Lorena Meneses a de quoi inspirer les Québécois de souche, mais aussi les nouveaux arrivants. Elle soutient que l’entrepreneuriat lui a permis ainsi qu’à sa famille de bien s’intégrer au Québec. « En fait, je me sens maintenant chez moi ici, même si je conserve un lien avec mon pays d’origine. »

« Je remarque que beaucoup d’immigrants se lancent en affaires. C’est logique, quand on arrive dans un nouveau pays, on n’a rien à perdre et tout à gagner. »

Lorena Meneses

Lorena cultive des valeurs familiales, tant dans sa vie personnelle que professionnelle. Son frère, qui partage sa passion du café, travaille d’ailleurs à temps plein avec elle. « Je suis bien entourée. Sans ma famille et mon copain, je ne pourrais pas investir autant d’efforts dans mon entreprise », admet-elle.

Mareiwa Café en chiffres :

50 : le nombre de points de vente
5 : le nombre d’employés
60 : les tonnes de café importées depuis l’ouverture
28 : l’âge de Lorena Meneses 

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