Miett : quand se lancer dans les patates est un pari gagnant

L’histoire de Jean-Philippe Matteau

Mercredi 23 août 2023
Jean-Philippe Matteau a travaillé pendant 12 ans dans une multinationale en gestion des opérations. Mais un jour, il a décidé de tout quitter pour se lancer dans les patates! Avec son associée, Jennifer Charland, il a démarré l’entreprise de chips de la ferme au sac, Miett.

Jean-Philippe indique avec un grand sourire qu’il n’a jamais fait ça de sa vie. Avant toute cette aventure, il n’a même jamais aidé quelqu’un sur une ferme. Il ne connaissait rien en agriculture, mais était très curieux d’en apprendre plus. Quand Jennifer, une amie d’enfance de sa conjointe, et lui ont commencé à discuter du projet, ils se sont simplement dit « Pourquoi pas? »

SE LANCER MALGRÉ LE RISQUE

Jennifer et son conjoint sont propriétaires d’une maison sur une ferme agricole. Elle avait souvent mentionné à Jean-Philippe qu’elle aimerait faire quelque chose avec l’une de ses terres inexploitées à Mirabel sans savoir exactement quoi. Même si le domaine agricole est plutôt risqué, l’entrepreneur et son amie ont décidé de se lancer.

« On se disait qu’on allait régler les problèmes quand ils allaient arriver. Si un jour, on frappait un mur, au moins, on aurait essayé! Ça valait la peine d’investir de notre temps et de notre argent dans ce projet ».

Ainsi, c’est Jennifer qui s’occupe de faire pousser les patates chez Ferme Aviateur. C’est elle, l’experte en agriculture au sein de l’entreprise. Tout ce qui touche au côté industriel, même si comme le mentionne fièrement Jean-Philippe, on peut difficilement utiliser ce mot compte tenu du côté artisanal de l’entreprise, c’est lui qui s’en charge. En d’autres termes, il s’occupe de l’aménagement pour faire la production et de la distribution. Ces tâches viennent d’ailleurs rejoindre un champ d’expertise connexe à son ancien emploi. On peut dire que les deux entrepreneurs se complètent bien.

COMBLER UN BESOIN SUR LE MARCHÉ

Avant la création de Miett, Jennifer et son conjoint avaient entendu, notamment aux endroits où ils vendaient leurs produits, mais aussi à travers leur réseau de contact et leur famille, qu’il y avait un intérêt pour des chips d’ici. Comme Jean-Philippe l’indique, « des chips faites à la marmite, de qualité et qui sont un produit québécois, il n’y en a pas vraiment. » Et c’est comme ça que les recherches ont commencé pour savoir ce que ça prenait pour combler ce besoin sur le marché. Toutefois, Jean-Philippe et Jennifer ont vite réalisé qu'acheter des pommes de terre au Québec pour faire des croustilles, c’est pratiquement impossible. La variété qui se retrouve au supermarché n’est pas celle utilisée pour la production de chips. Mentionnons aussi que les grandes entreprises ont souvent des ententes de plusieurs années, voire allant jusqu’à 15 ans, avec leur agriculture ou agricultrice.

« On s’est rendu compte que si on voulait faire nos chips, la seule façon de faire, c’était de faire pousser nos pommes de terre nous-mêmes! »

Le projet a officiellement pris son envol à la mi-année de 2022. En se lançant dans la production, le mot d’ordre de Jean-Philippe et de Jennifer était que ce qui allait se retrouver dans les sacs devait provenir de la ferme, de ce que les entrepreneurs étaient en mesure de ramasser et de cueillir eux-mêmes. Par exemple, il y a une petite érablière sur la terre qui est autosuffisante. C’est grâce à elle que la saveur BBQ érable est née. Et pourquoi la saveur sel et sumac? « Parce que du sumac, il y en a tellement partout », s'exclame Jean-Philippe. Miett cherche à mettre en valeur les saveurs d’ici tout en créant des produits uniques.

CROÎTRE SANS ALLER TROP VITE

Quand on demande à Jean-Philippe quel est l’avenir de Miett, il répond du tac au tac : « On est en train de commencer notre avenir! » On peut vite oublier que l’entreprise en est encore à ses balbutiements comme la réception a été excellente dès sa création. La première année, 20 000 sacs de chips ont été produits. L’année prochaine, l’objectif est d’en produire autour de 60 000. L’entreprise s’est donc équipée dans le but de faire tripler le volume de sa production. Jean-Philippe indique que Jennifer et lui se sont assurés de planter beaucoup plus de semences. Par contre, c’est vraiment en septembre, au moment des récoltes, qu’ils verront si ces efforts ont porté fruit.

« On se considère encore en démarrage, en apprentissage sur un paquet de trucs. Je pense que c’est important de voir loin, mais d’avancer un pas à la fois ».

En ce moment, il est possible de se procurer des produits Miett dans 20 points de vente. Le but serait d’en avoir autour d’une cinquantaine l’an prochain. Jean-Philippe indique que 200 commerces ont approché Jennifer et lui pour tenir leurs produits. Des choix doivent toutefois être faits! D’abord, parce qu’en ce moment, c’est Jean-Philippe qui livre les produits à partir de sa voiture et ensuite, parce que les entrepreneurs ne veulent pas croître à une vitesse démesurée. Ils veulent continuer de créer un produit dont ils sont fiers sans s'essouffler.

L’ENTREPRISE EN CHIFFRES

2022 : L’année de fondation

2 : Le nombre d'employé.e.s

20 : Le nombre de points de vente

20 000 : Le nombre de sacs de chips produits lors de la première année de production

EN SAVOIR PLUS

Consultez le site Web de Miett pour en savoir plus sur l’entreprise, ses chips aux saveurs d’ici et pour connaître ses points de vente.