6 clés pour réussir son projet d’entreprise
Rencontre avec Daniel Robichaud
1. Sachez bien vous entourer
Le bon entrepreneur, c’est celui qui est capable d’engager des gens plus intelligents que lui. Il faut chercher la complémentarité par le biais du recrutement. Le facteur humain est la première richesse d’une entreprise émergente aux moyens financiers limités.
Pour PasswordBox, j’ai embauché Richard Reiner, qui était l’ancien chef de la technologie et de la sécurité chez TELUS. Dans cette entreprise, j’avais un comité composé de 17 membres, dont trois était des vice-présidents de Facebook en Californie. L’entrepreneur doit connaître ses forces et ses faiblesses. Il doit passer 50 % de son temps à recruter et à motiver les membres de son équipe.
2. Aiguisez votre sens des tendances
On a beau avoir la meilleure stratégie, une bonne équipe et une excellente exécution, si on n’a pas le bon timing, ce sera compliqué. Dans les cinq entreprises que j’ai fondées puis vendues, j’ai toujours porté une attention particulière aux tendances du moment. Aucun entrepreneur ne souhaite lancer une entreprise trop tôt ou trop tard, c’est-à-dire dans un marché qui n’est pas encore prêt à l’accueillir ou qui a déjà explosé.
J’en ai fait expérience en investissant dans la réalité virtuelle, alors que le marché met encore du temps à se développer et que la technologie trouve difficilement sa place. Je suis certain que ce marché finira par s’ouvrir, mais il est toutefois difficile de prédire quand il le fera.
Montréal est très bien positionnée pour l’intelligence artificielle, mais qui peut dire quand ce marché s’ouvrira réellement?
3. Proposez des solutions à de vrais problèmes
L’entrepreneur doit être en mesure de déterminer si son produit est un incontournable ou seulement un produit ou service de plus sur le marché. Lorsqu’on développe un produit, il ne faut pas chercher à simplement améliorer les choses, il faut vouloir les révolutionner.
On doit vouloir procurer à son client une expérience qui surpasse largement toutes celles déjà offertes. Il faut faire la distinction entre un produit qu’il est essentiel d’avoir et un autre qu’il est agréable de posséder.
4. Bâtissez votre succès ici et hors de nos frontières
Je recommande toujours de lancer une entreprise au Québec où l’on dispose du talent et du savoir-faire pour concevoir et développer une technologie. En revanche, il faut rapidement aller chercher sa clientèle au-delà de nos frontières dès qu’on pense à la commercialisation. Le Québec est un petit marché, si on le compare au bassin nord-américain qui compte 400 millions de personnes. Un entrepreneur doit passer de 50 à 60 % de son temps à l’étranger. La Californie et New York sont des centres décisionnels importants où il faut aller prospecter. Si on ne se trouve pas dans l’aréna où il y a de l’action, on n’est pas de la partie.
5. Cherchez des conseils avant de récolter de l’argent
Allez d’abord demander des conseils, rencontrer des gens. Si personne ne vous connaît, vous n’obtiendrez pas de financement. Bâtissez des relations de confiance, faites connaître votre produit. S’il est bon, le mot se répandra et les investisseurs viendront à vous.
Il est normal de ne pas donner un chèque à une personne que l’on ne connaît pas. J’entends trop souvent de jeunes entrepreneurs qui s’interrogent sur leur campagne de financement, leur première collecte de fonds. Ça ne devrait pas constituer une priorité.
En affaires, j’ai toujours sollicité des avis et des conseils avant de demander de l’argent. Je préfère bâtir des relations, puis penser au financement. Jamais l’inverse. Plus haut, je vous disais que pour PasswordBox, ma dernière entreprise, j’avais 17 conseillers. Le meilleur moyen de récolter de l’argent, c’est de ne pas en demander.
D’ailleurs aujourd’hui, je n’investis plus directement dans des entreprises. J’investis dans six fonds, dont 500startup, iNovia Capital, RealVentures, et ce sont ces fonds investissent dans les projets des entrepreneurs.
6. Cultivez votre passion, mais jamais pour l’argent
Je constate souvent un manque de persévérance dans la jeune génération d’entrepreneurs. Ils papillonnent d’un projet à un autre sans se laisser le temps d’aller au bout de leur projet initial. La résilience reste une qualité essentielle si l’on veut connaître du succès avec son entreprise.
J’aime les entrepreneurs qui sont capables de combiner profit et valeur ajoutée pour améliorer le monde. Je trouve que les gens misent un peu trop souvent sur l’argent. Lancer son entreprise est exigeant et peut nécessiter jusqu’à 80 heures de travail par semaine. Si on ne le fait que pour l’argent, ce ne sera jamais suffisant pour compenser les sacrifices auxquels on consent.
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