Trucs et astuces pour financer son démarrage d’entreprise

Pratico-pratique

Vendredi 22 novembre 2019
Pour se lancer en affaires, il faut nécessairement injecter des fonds dans la nouvelle entreprise. Mais où se procurer cet argent et comment faire valoir son dossier auprès des institutions prêteuses ? Trucs et conseils pour tirer son épingle du jeu.

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Les entrepreneurs québécois sont choyés : 145 organismes offrant plus de 250 programmes peuvent les soutenir à différentes étapes de leur évolution. « Cette abondance a tendance à créer une certaine confusion, et ils peuvent avoir de la difficulté à s’orienter face à cette offre », indique Manaf Bouchentouf, directeur de l’Accélérateur de l’Institut d’Entrepreneuriat Banque Nationale à HEC-Montréal. 

Il conseille donc de se baser sur le stade de développement auquel l’entreprise est arrivée. « L’entreprise ne se tournera pas vers les mêmes sources de financement selon qu’elle est en prédémarrage, en démarrage ou en croissance », dit-il.

Frapper aux bonnes portes

En phase de prédémarrage, c’est-à-dire lorsqu’on est en train de développer et de valider son idée afin de jeter les bases de la future entreprise, on optera de préférence pour ses fonds propres, pour de l’argent prêté par des proches ou par des amis (love money), pour des subventions ou pour des prêts personnels. Ces sources sont non dilutives, ce qui signifie qu’il n’y aura pas de prise de participation. 

Dans les ressources personnelles, on inclut aussi les sommes provenant de bourses accordées par divers organismes, notamment les bourses d’études offertes par certaines universités ou écoles à de jeunes entrepreneurs, ainsi que des prêts et des subventions. « Cela peut constituer un très bon levier », souligne M. Bouchentouf.

Une fois le projet bien avancé et lorsqu’on passe au démarrage proprement dit, on peut alors se tourner vers d’autres sources de financement. Plusieurs possibilités peuvent être envisagées : 

  • le réseau d’aide au démarrage, (par exemple, Futurpreneur Canada propose des prêts à des termes avantageux pour les jeunes entrepreneurs);
  • les anges investisseurs (Anges Québec fournit soutien financier et mentorat);
  • des fonds gouvernementaux d’investissement (Sociétés d’aide au développement des collectivités, Centres d’aide aux entreprises…);
  • des accélérateurs d’entreprise;
  • du capital de risque;
  • et bien sûr, les prêts bancaires.
     

Pour savoir à quelle porte frapper, M. Bouchentouf recommande de ne pas partir à l’aveuglette, mais plutôt de demander conseil à ceux qui œuvrent dans le domaine. « Certains sites Web comme Info-Entrepreneur, des organismes accompagnateurs locaux ou gouvernementaux, ou encore des entités universitaires comme le Pôle entrepreneurial de HEC-Montréal peuvent aider. » 

Convaincre son institution bancaire

Lorsqu’il sollicite un prêt d’une institution financière, l’entrepreneur doit présenter un solide plan d’affaires pour démontrer le sérieux de sa démarche et la rentabilité du projet, explique Jean Lemire, directeur principal, Marché PME Laurentides, Lanaudière, Abitibi, Mauricie à la Banque Nationale. « Ce plan doit répondre à un certain nombre de questions : qui êtes-vous, qui sont vos partenaires, quelle est la raison d'être de l'entreprise, quel marché visez-vous, quel est votre avantage concurrentiel, quel est votre modèle d'affaires, quelle stratégie de marketing utiliserez-vous, comment les opérations seront-elles gérées, quels sont vos objectifs de ventes et de dépenses, etc. », dit-il. Le plan d’affaires doit aussi inclure un plan de commercialisation qui sera de préférence soutenu par une étude de marché ou d’autres données probantes.

Une des clés de la réussite est de s’entourer de gens compétents, une recommandation qui s’applique aussi lors du montage du plan d’affaires. « Un comptable peut être d’un grand secours durant ce processus. Il est également possible de communiquer avec son institution financière, qui nous attribuera alors un directeur de compte. Ce dernier pourra nous aiguiller en cours de route et nous aidera à valider notre démarche », recommande M. Lemire. 

Les erreurs courantes à éviter

Parmi les erreurs que commettent fréquemment les entrepreneurs en matière de financement, Jean Lemire mentionne une mauvaise évaluation du rendement de l’investissement. « Supposons que l’on veuille obtenir un prêt afin d’acheter un camion dans le but de faire de la livraison pour un client, mais que l’entente avec celui-ci prenne fin au bout d’un an. Il sera alors difficile pour l’entreprise de rembourser le prêt du camion si elle n’a pas d’autres contrats de livraison », illustre-t-il.

Autre erreur courante : sous-estimer la période d’amortissement. « Imaginons qu’une entreprise fasse l’acquisition d’un équipement coûteux, mais que la technologie soit dépassée après un an ou deux à peine, alors que l’entrepreneur pensait pouvoir utiliser cette machine et amortir ses couts sur une dizaine d’années », indique M. Lemire. Là encore, ce mauvais calcul peut coûter très cher…

Si la prudence est de mise, on ne doit toutefois pas perdre de vue qu’une entreprise qui manque de fonds peut aussi voir sa survie compromise. « Ne pas solliciter d’investisseurs de crainte d’ouvrir son capital fait perdre des occasions de croissance. Un concurrent plus proactif pourrait très bien s’emparer de parts de marché parce qu’il est allé chercher les fonds nécessaires. L’investissement a ses exigences, mais c’est aussi un puissant levier », souligne Manaf Bouchentouf. 

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