Space & Dream : la manufacture de rêves

L’histoire de Guillaume Langlois

Vendredi 28 avril 2017

Space & Dream a d’abord pris forme dans la tête d’un jeune ingénieur informatique visionnaire. Aujourd’hui, l’entreprise fabrique du rêve pour des clients de tous horizons. Prochaine étape, déjà bien entamée : la création de produits!

À sa sortie de Polytechnique Montréal, l’ingénieur informatique Guillaume Langlois rêvait de fusionner l’art et la technologie. Déjà vu? Pourtant, en 2004, alors que le téléphone intelligent n’existait pas encore, l’idée relevait pratiquement de la fiction.

À 23 ans, le jeune homme possédait déjà une solide expérience « d’artisan informatique » grâce à son implication au sein du Laboratoire de nanorobotique de Polytechnique Montréal. « J’y ai développé une approche très efficace pour la résolution de problèmes. Le Laboratoire était le parfait complément à ma formation, qui était très théorique », se souvient celui qui a été le premier employé de ce laboratoire fondé par le professeur Sylvain Martel, récemment sacré Découverte de l’année 2016 par le magazine Québec Science.

Guillaume Langlois a été programmeur 3D indépendant pendant quelque temps, ce qui lui a permis d’évaluer la faisabilité de son projet dans le cadre de mandats divers. Convaincu de l’existence d’une demande pour des expériences interactives à haute teneur technologique, il a fondé Space & Dream en 2008, à l’âge de 27 ans. La devise de la jeune entreprise : aller au-delà de l’écran. 

« C’est notre principe fondateur : éliminer les frontières pour proposer une expérience dans ce nouvel espace créé de toutes pièces, explique-t-il. Nous arrivons à faire cela à l’aide d’un savant mélange de programmation informatique et de création artistique, visuelle et sonore ainsi que d’un contexte de développement qui ajoute un facteur wow. »

D’artisan à entrepreneur

Pendant les premières années, la petite équipe de réalisateurs de rêves a été mandatée pour mener à terme plusieurs projets. Pour l’édition 2010 du Festival Montréal en lumière, elle a conçu Yuga, un film d’animation projeté à 360 degrés dans une sphère géante. Les festivaliers ont ainsi pu plonger dans un univers immersif. 

Space & Dream, dont la feuille de route ne cesse de s’allonger, a aussi créé un fond de scène interactif pour Zumba Fitness, conçu une vitrine holographique présentant la pomme de terre à l’aide de bornes interactives et installé un plancher interactif dans une station de métro de Montréal. 

Même si l’entreprise a connu une bonne croissance à ses débuts, celle-ci n’avait toutefois rien d’extraordinaire. Le chiffre d’affaires a augmenté linéairement, tandis que les effectifs fluctuaient au gré des contrats. Avec le recul, Guillaume Langlois admet qu’il dirigeait alors Space & Dream comme un artisan plutôt qu’un entrepreneur, métier dont il ne maîtrisait pas toutes les ficelles. C’est son implication au sein du Groupement des chefs d’entreprise du Québec, à partir de 2013, qui lui a ouvert les yeux sur cette réalité. 

« Je suis revenu sur terre en voyant des gens de mon âge, mais aussi plus jeunes que moi, exploiter de véritables entreprises, pas juste des ateliers, reconnaît-il. J’ai alors compris qu’il y a une différence fondamentale entre le fait d’être un spécialiste dans son domaine et d’être un spécialiste dans son marché. Ceux qui comprennent cela finissent par grandir, alors que les autres stagnent. »

Tirant profit de cette leçon, il a fait passer Space & Dream à la vitesse supérieure. Aujourd’hui, l’entreprise a plus d’une centaine de projets à son actif et réalise régulièrement des mandats dont la valeur varie de quelques centaines de milliers à plusieurs millions de dollars.

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La naissance d’un conglomérat

En janvier 2016, Guillaume Langlois a été forcé de se rendre à l’évidence : Space & Dream est condamnée à grossir linéairement, au même rythme que son carnet de commandes. « Des logiciels, ce n’est pas comme des maisons : tu ne peux pas, d’un seul coup d’œil, en évaluer la valeur », convient-il.

Paradoxalement, cette particularité est la principale force de Space & Dream. « J’ai compris que mon entreprise est avant tout une boîte de production de logiciels. Je me suis dit : pourquoi ne pas miser là-dessus en ajoutant des briques à mon propre édifice plutôt qu’à celui des autres? En somme, pourquoi ne pas faire éclater les limites de Space & Dream? La beauté du logiciel, c’est qu’une fois développé, tu peux le dupliquer autant de fois que tu le veux. »

Depuis plus d’un an, Space & Dream migre vers un mode de développement de produits. Ce changement d’orientation, financé à 100 % par Guillaume Langlois, a donné naissance à deux autres entités au sein de ce qui est désormais un conglomérat : Megapode, qui se spécialise dans les images interactives immobilières, et Appligogiques, qui fabrique des applications pédagogiques ludiques pour les jeunes de 6 à 12 ans.

Bien qu’encore naissants, les deux « bébés » de Guillaume Langlois connaissent déjà un bon succès. Qui plus est, leur potentiel de croissance respectif est, semble-t-il, infini. « Je prévois même que d’ici quelques années, ils rattraperont Space & Dream, qui fera de plus en plus office de pôle d’innovation technologique », prédit l’entrepreneur de 37 ans.

Space & Dream en chiffres

  • 20 : le nombre d’employés
  • 1,5 million : le chiffre d’affaires de l’entreprise en dollars canadiens
  • 300 : le nombre approximatif de projets réalisés par Space & Dream

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