Ferreol: des skis alpins qui allient performance et écoresponsabilité
L’histoire de Félix Lapointe, Jonathan Audet et Etienne Boucher
Le trio s’est rencontré au baccalauréat en génie mécanique de l’Université Laval, dans le cadre d’un projet interscolaire qui visait à concevoir un véhicule tout-terrain capable de prendre part à des courses internationales. Depuis, leur fibre entrepreneuriale les a rendus inséparables.
UN TRIO D’ENTREPRENEURS COMPLÉMENTAIRES
C’est par un heureux hasard que les trois amis se sont aperçus de leurs atomes crochus. Félix avait déjà fabriqué un remonte-pente pour faire du ski dans sa cour arrière. Jonathan avait conçu un canon à neige pour devancer la saison de ski avec son frère. Etienne, lui, avait monté une presse à ski dans son garage pour pouvoir fabriquer des skis. C’est tout un adon, disons!
Mais ce sont leurs compétences et leurs expériences complémentaires qui les ont décidés à se lancer en affaires. Félix avait déjà piloté des projets entrepreneuriaux, alors il avait une base en démarrage d’entreprise. À la suite du lancement de Ferreol, il a participé à l’Académie entrepreneuriale ULaval-CDPQ, un programme d’accompagnement gratuit qui se déroule sur un an. De son côté, Jonathan avait travaillé huit ans à titre de vendeur et gérant du magasin Ski Michel sur la Côte-de-Beaupré. Le troisième associé, Etienne, avait de l’expérience en conception et en fabrication mécanique.
« En réunissant nos forces complémentaires, on savait qu'on avait la bonne équipe pour adresser les angles morts qu'on avait su percevoir dans l'industrie du ski », résume Félix.
DES SKIS POLYVALENTS ET ADAPTÉS AU CLIMAT QUÉBÉCOIS
« On ne voyait pas l’intérêt de faire des skis comme tout le monde et d’essayer de les vendre aux mêmes consommateurs et consommatrices », explique Félix. Le premier angle mort de l’industrie que Ferreol a voulu cibler, c’est le manque de polyvalence des skis alpins pour le climat québécois. Il faut dire que la majorité des grandes marques de skis alpins proviennent d’ailleurs, soit des Alpes, des Rocheuses ou de l’Asie. Au Québec, et même sur le reste de la côte est, les skieurs et skieuses n’ont pas les mêmes besoins. « On a des montagnes plus petites, des sous-bois plus serrés et des conditions de neige variables. On a besoin d’un ski plus polyvalent et mieux adapté au climat québécois ».
Cette connaissance du terrain a été déterminante pour Ferreol. « On a été capables de développer des produits adaptés aux besoins du marché », ajoute Félix. L’entreprise de Québec a travaillé sur des algorithmes et a élaboré des logiciels de conception pour être en mesure de comprendre les différents paramètres qui influencent le plaisir sur neige des skieurs et skieuses.
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE AU COEUR DE SA RAISON D’ÊTRE
Le deuxième angle mort que Ferreol a souhaité adresser, c’est le nombre restreint d’options écoresponsables dans le ski alpin. « On a voulu développer des technologies qui allaient permettre d’allier performance et écoresponsabilité parce que, la nature, c’est le terrain de jeu des skieurs et skieuses », observe Félix.
Parmi les innovations de l’entreprise, l’utilisation de la fibre de lin qui permet de substituer les fibres synthétiques dans la fabrication des skis, ce qui réduit l’empreinte environnementale de leurs produits. Dans les trois prochaines années, le trio d’entrepreneurs compte se pencher sur un nouveau projet très prometteur, soit la conception de skis recyclables à la fin de leur vie utile. Ferreol travaille de pair avec l’Université de Sherbrooke, le Centre de métallurgie du Québec et Rio Tinto pour concrétiser cette vision.
UN NOUVEAU MODÈLE D’AFFAIRES INNOVANT
Après quatre ans à effectuer de la recherche et du développement pour ses propres produits, Ferreol a su développer une expertise unique. Au point de générer de l’intérêt auprès de grands manufacturiers à l’international. Le trio d’entrepreneurs s’est doté d’un laboratoire d’innovation où des personnes hautement qualifiées en ingénierie du sport collaborent avec des équipes de recherche collégiales, universitaires et privées. L’entreprise de Québec s’apprête d’ailleurs à déposer des demandes de brevets. Elle cible non seulement l’industrie du sport, mais aussi d’autres secteurs d'activité qui pourraient bénéficier de ses innovations.
« On veut que ce soit un vecteur de croissance à l’international pour faire connaître Ferreol et son laboratoire d’innovation ».
Au moment de notre entretien, Félix se dirigeait vers l’Europe pour rencontrer de gros joueurs en France, en Autriche, en Allemagne et en Slovénie. Pour lui, il est clair que la croissance de l’entreprise va passer par l’internationalisation. En plus de courtiser les marchés européens avec de nouvelles technologies, Ferreol s’est rendue en Colombie-Britannique dernièrement pour faire connaître ses skis alpins. Dans les années à venir, l’objectif est de faire résonner la marque dans les pôles du ski à travers le monde, jusqu’au Japon. « On va être en mode expansion et croissance », résume Félix, « si tout se passe bien, on va être capable de recruter plus de gens et d’agrandir notre équipe à Québec ».
EN SAVOIR PLUS
Consultez le site web de Ferreol pour en savoir plus sur leurs skis alpins performants et écoresponsables.