Comment LANDR révolutionne la postproduction musicale

L’histoire de Pascal Pilon

Vendredi 4 novembre 2016
Pascal Pilon affiche une belle feuille de route en entrepreneuriat et son dernier projet, LANDR, connaît un succès retentissant dans le milieu de la musique et du mastering audio. Rencontre avec un entrepreneur qui sait battre la mesure en affaires!

« Il n’y a qu’une petite fraction de musiciens qui ont assez de moyens financiers pour se payer un ingénieur du son », lance Pascal Pilon. C’est à partir de ce constat de base qu’il a créé LANDR en 2013 pour démocratiser le matriçage (mastering). Cette dernière étape de la postproduction permet de polir et de calibrer une pièce musicale pour lui donner un son de qualité professionnel. Les algorithmes de LANDR (acronyme formé à partir de left and right) permettent en un seul clic à des musiciens du monde entier de matricer — ou de mastériser, comme on dit dans le milieu — leurs chansons. En novembre 2016, la plateforme compte déjà 730 000 usagers répartis dans 224 pays. 

Alors qu’il faisait son MBA à HEC, Pascal Pilon a commencé à chercher un projet stimulant pour faire le saut en entrepreneuriat. L’ingénieur en informatique a alors cofondé Averna, une entreprise de tests d’appareils électroniques qui est devenue une importante boîte techno au Québec. Même si l’organisation est un modèle de croissance, son parcours a souvent été pavé de défis. Après trois ans d’existence, Averna a dû faire des coupes et revoir sa structure pour parvenir à se relever. Pascal Pilon s’est dissocié du projet, mais il est fier de voir que l’entreprise emploie aujourd’hui environ 500 employés.

« Pour être entrepreneur, il faut être résilient et prêt à naviguer beau temps, mauvais temps. C’est comme traverser l’océan en radeau : les eaux peuvent être très turbulentes. Il faut gérer ses propres attentes et ne pas espérer des succès instantanés. »

Pascal Pilon

Quand Pascal a quitté le navire d’Averna, son aventure entrepreneuriale était loin d’être terminée. Il a en effe fondé YUL Ventures, une société d’investissement qui a injecté des fonds dans MixGenius, qui est devenue LANDR. « Au départ, nous étions uniquement deux employés, aujourd’hui nous sommes 75 », souligne l’entrepreneur avec enthousiasme.

Pascal Pilon a su bien s’entourer et trouver des investisseurs pertinents pour son entreprise. Des membres d’Anges Québec, le Groupe Warner Music, Guy Laliberté, le rappeur Nas et bien d’autres grands noms se sont joints à son entreprise.

Comment expliquer le succès de son entreprise ? « Les jeunes pensent qu’il faut à tout prix un plan d’affaires, bien que ce soit important, il faut d’abord cibler un besoin inassouvi chez des consommateurs potentiels et proposer une solution pour laquelle ils seront prêts à payer », précise l’entrepreneur. LANDR estime qu’un milliard de chansons sont produites annuellement, mais qu’uniquement trois millions d’entre elles se rendent jusqu’à l’étape du matriçage.

L’intelligence artificielle pourrait en repousser certains, mais Pascal Pilon affirme clairement que son but n’est pas de remplacer l’humain, mais bien de rendre le matriçage accessible à ceux qui n’en auraient pas les moyens. Fait intéressant, des tests ont été menés auprès de groupes témoins à qui l’on présentait deux versions d’une même chanson : une traitée par LANDR et une travaillée par un ingénieur du son. Dans 90 % des cas, les gens ont préféré les pièces calibrées par le logiciel de la jeune entreprise du Mile-End.

« C’est très subjectif, mais on utilise ce type de tests pour démontrer que notre technologie fonctionne », explique Pascal Pilon.

Toujours plus haut, toujours plus loin

Le nombre d’usagers bondit de 50 000 chaque mois. Pascal Pilon espère atteindre les 5 millions d’utilisateurs d’ici deux ans. « En ce moment, on développe de nouvelles fonctionnalités pour les membres et on cherche à créer une communauté qui pourra tirer parti des données générées par les usagers », explique Pascal Pilon.

Malgré la concurrence qui se profile à l’horizon, l’entrepreneur de 45 ans croît en son produit. «Notre technologie brevetée est la plus sophistiquée sur le marché.» Se faire copier est loin de saper le moral et l’ambition de Pascal Pilon qui entend pousser plus loin la commercialisation de LANDR ainsi que son internationalisation.

LANDR en chiffres :

  • 224 : le nombre de pays où LANDR est présente
  • 75 : le nombre d’employés de l’entreprise
  • 45 : l’âge de Pascal Pilon
  • 10 : la croissance mensuelle en pourcentage
  • 3 : le nombre (en millions) de pièces musicales soumises sur la plateforme
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