LaCroix: ça roule
L’histoire d’Alexandre Archambault
Les essais avant le succès
Alexandre Archambault travaillait comme avocat spécialisé en propriété intellectuelle depuis plusieurs années quand il a fait le saut dans l’entrepreneuriat. Il savait depuis longtemps déjà que le droit ne serait pas la voie qu’il suivrait toute sa vie, même s’il n’avait pas encore trouvé celle qu’il emprunterait ensuite. En fait, avant de lancer LaCroix Board Co., il avait fait trois tentatives entrepreneuriales, sans qu’aucun projet aboutisse ou permette financièrement à l’entrepreneur de quitter son emploi principal. Ces expériences lui ont permis de tirer des leçons qui lui servent au quotidien.
« Beaucoup de gens ont peur de l’échec, mais je ne connais aucun entrepreneur qui n’en a pas connu. En fait, je pense aujourd’hui que les travers augmentent les chances de réussir. Il faut simplement demeurer réaliste et tirer des enseignements des expériences passées. »
Alex Archambault
En lançant ce projet de planche électrique avec son frère Patrick, celui qui se fait habituellement appeler Alex Archambault croyait donc qu’il ne s’y consacrerait qu’à temps partiel et qu’il s’agirait seulement d’une bonne manière pour son frère et lui de payer leurs propres accessoires sportifs. Adepte des sports de glisse et de descente, Alex Archambault voulait créer une planche électrique qui lui permettrait de s’amuser en ville tout en profitant d’une certaine autonomie. En utilisant ses habiletés manuelles, il a donc créé avec son frère un prototype à partir de pièces commandées sur Internet : une planche flexible dotée d’un bloc-batterie et d’une télécommande pour régler la vitesse et le freinage. Quand les planches ont été mises en vente sur le site Web de l’entreprise en mars 2018, la demande a été phénoménale. En fait, le nombre de commandes était tel que pour répondre à la demande, l’équipe a dû allonger les délais de livraison. « En fabriquant les planches à temps partiel, nous freinions nous-mêmes la croissance de l’entreprise. Mes expériences passées m’ont fait saisir l’occasion. Quand un feu comme celui-là s’allume, il faut aller chercher du bois pour le nourrir. C’est fragile un projet comme celui-là, il faut donc l’entretenir. » Dès juillet de la même année, Alexandre Archambault a finalement quitté son emploi pour se consacrer à LaCroix. Quant à son frère Patrick, il n’a pas fait le saut afin de se concentrer sur d’autres projets, laissant Alex Archambault seul à la barre de l’entreprise.
La route de la réussite
Afin de soutenir la croissance de son entreprise « au-delà des espérances », le dirigeant s’est rapidement entouré de personnes possédant les connaissances supplémentaires qui lui faisaient défaut. Deux ingénieurs électriques ont donc été mis très rapidement à contribution afin, notamment, d’assurer la sécurité et la qualité des produits. Cet aspect est primordial pour LaCroix, qui exporte 90 % de sa production à l’international et qui ne peut donc se permettre de gérer des retours. À preuve, des centaines de planches vendues (le chiffre exact est tenu secret), une seule a été retournée. L’entrepreneur a également recruté aux quatre coins du globe des spécialistes à l’expertise très pointue, dont un ingénieur mécanique chilien et un ingénieur en télécommunication japonais. « La communauté des planchistes électriques est assez petite et ses membres se tiennent dans les mêmes recoins d’Internet. Il faut donc simplement savoir où aller pour dénicher les bonnes ressources. »
Destination monde
LaCroix est rapidement sortie du sous-sol du domicile de son fondateur afin de s’installer dans un local du quartier Mile-End, à Montréal, et de répondre à la demande grandissante. C’est là que les planches à roulettes sont créées et fabriquées à partir de pièces provenant d’ici (comme la planche de bois et de carbone), des États-Unis et d’Asie. C’est aussi de là qu’elles sont expédiées aux quatre coins du monde, notamment aux États-Unis, en Australie et dans plusieurs pays asiatiques, qui sont les principaux marchés de l’entreprise. « La raison pour laquelle LaCroix fonctionne si bien, c’est que les commandes viennent de partout. Comme la communauté forme une niche très spéciale — celle des amateurs d’activités de type “haute performance”—, le bassin de clientèle est petit, mais on parvient à créer un marché si l’on joint toutes ces personnes en distribuant le produit partout dans le monde. »
Au cours de 2019, l’entrepreneur aimerait cesser de vendre directement aux particuliers pour faire affaire avec des distributeurs. Des contrats sont actuellement en négociation avec des magasins dans les marchés principaux de l’entreprise, mais l’attrait pour ce nouveau sport se manifestant un peu partout, notamment en Europe de l’Est, le premier détaillant pourrait se trouver en Slovénie. Cette stratégie permettrait à LaCroix de simplifier la livraison de ses produits, mais aussi de se concentrer sur la conception des prochains modèles. En effet, la production de la première planche, qui est très appréciée, requiert beaucoup de ressources. La fabrication de la prochaine version devrait donc être simplifiée, notamment grâce à la création d’un éventail de pièces qui faciliteront l’assemblage du produit tout en augmentant la qualité de celui-ci. Les futures planches offriront en outre une plus grande autonomie et se rechargeront plus rapidement.
Comment Alex Archambault aime-t-il sa nouvelle vie? « Je ressentais des pressions qui provenaient d’éléments indépendants de ma volonté dans ma vie professionnelle précédente. Maintenant, la pression, c’est moi qui me la crée. Tout cela m’a apporté une grande rigueur. J’aime beaucoup la liberté que l’entrepreneuriat me procure, car ça me permet de faire des choix. Une fois que l’on a goûté à ça, c’est difficile de revenir en arrière. »
L’entreprise en chiffres
3 : nombre d’employés à temps plein
2 : nombre d’employés à temps partiel
Une dizaine : nombre de collaborateurs participant à la conception de nouveaux produits
4 : nombre de roues d’une planche LaCroix
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