Xflydrone: l’entrepreneuriat qui prend son envol

L’histoire de Simon Tanguay

Jeudi 1 juin 2017
Simon Tanguay a cofondé l’entreprise Xflydrone, qui offre un service de pilotage, il y a peine un an et depuis, l’entreprise connaît une belle ascension. Portrait d’un entrepreneur ambitieux qui garde les pieds sur terre.

Après avoir obtenu un diplôme en informatique au cégep, Simon Tanguay est retourné sur les bancs d’école pour en décrocher un deuxième en technologie des pâtes et papiers. Son but? Travailler à temps partiel dans une usine de ce secteur pour accumuler les fonds nécessaires au lancement d’une entreprise de vidéosurveillance. Il a concrétisé son projet à la fin des années 1990 et cette entreprise est toujours en activité.

Pour l’entrepreneur, la prochaine étape à franchir pour allier ses passions pour les drones et l’informatique a été la création, en 2016, de Xflydrone. Il s’est tourné vers son cousin Jean-Pierre Junior Tanguay, aussi entrepreneur et pilotage de drones. Ils ont décidé de cibler les secteurs qui présentaient des débouchés intéressants. « Au Québec, presque aucune entreprise n’offrait des services de pilotage. En regardant nos contacts et en lisant sur l’industrie, nous avons découvert des marchés potentiels pour les drones. »

Les Tanguay ont alors monté leur plan d’affaires, une expérience qu’ils ont trouvé éprouvante, mais bénéfique. L’exercice leur a permis d’aller chercher des fonds auprès de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) et au Centre local de développement (CLD) de leur région pour donner le coup d’envoi à leur startup.

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Leur entreprise a maintenant des bureaux à Métis-sur-Mer, en Gaspésie, et à Gatineau, où elle loue un espace de travail dans les locaux d’Innovation Gatineau, un incubateur et accélérateur pour entreprises technologiques. « On couvre le Québec d’est en ouest », souligne Simon Tanguay. L’association de Xflydrone à l’incubateur lui a permis d’élargir son réseau d’affaires, de dénicher de nouveaux clients et d’utiliser les ressources d’Innovation Gatineau, comme les services de ses notaires et avocats.

UNE INDUSTRIE EN PLEIN ESSOR

Simon Tanguay veut miser sur l’agriculture de précision, qui vise à améliorer le rendement des terres. En survolant des parcelles, les drones peuvent collecter des données utiles aux agriculteurs.  

« On travaille fort, on est rarement couchés avant minuit, mais ça roule. Comme on évolue dans un nouveau domaine, on doit convaincre les clients de la plus-value de nos services. »

Outre la prise d’images photo ou vidéo, à quoi peuvent servir les drones? Grâce à la technologie, Xflydrone peut, par exemple, cartographier un corridor de poteaux électriques pour permettre l’émondage ciblé et géolocalisé. « Ça permet une meilleure gestion de la maintenance des poteaux électriques », explique Simon Tanguay.

Pendant les inondations du printemps 2017 qui ont bouleversé la vie de nombreux riverains au Québec, Xflydrone a saisi des images montrant l’ampleur des dégâts pour le compte d’assureurs. La technologie a permis à ces derniers d’évaluer le niveau de l’eau et d’en suivre l’évolution.

 

Image d'un barrage hydroélectrique prise par un drône

 

Les affaires vont bon train pour la jeune entreprise, mais Simon Tanguay reconnaît que l’industrie est encore émergente et que les certificats d’opérations aériennes spécialisées (COAS) pour l’utilisation de drones à des fins commerciales sont encore difficiles à obtenir. Malgré les défis qui l’attendent, Simon Tanguay entend continuer à gagner du terrain. Il est particulièrement fier du contrat qu’il a décroché auprès d’Hydro-Québec pour la prise de photos de ses barrages hydro-électriques.

« J'ai cogné à douze portes. On m'en a finalement ouverte une et je l'ai poussée. Ça prend un côté fonceur en affaires. Il ne faut pas avoir peur d'aller rencontrer quelqu'un qu'on ne connaît pas. »

Simon Tanguay croît aux retombées des services qu’il vend, mais il veut également améliorer la vitalité de l’industrie en établissant des centres de recherche sur les drones. Celui qui n’entend pas se limiter au marché du Québec a déjà dans sa mire la France, qui pourrait l’aider à élargir ses horizons encore.

XFLYDRONE EN CHIFFRES

  • 35 000 : la somme en dollars réunie pour lancer l’entreprise
  • 2016 : l’année de création de Xflydrone
  • 12 : le nombre de clients de l’entreprise après une année d’activité