Pourquoi je me suis tournée vers le mentorat
Le billet d’Elizabeth Stefanka
J’ai récemment été appelée à témoigner de mon expérience de mentorat lors d’une conférence du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship avec Marie-Ève Paradis, fondatrice et directrice de Planète F. Une participante nous a demandé si nos entreprises se porteraient aussi bien si nous n’avions pas eu recours au mentorat. Nous avons lâché à l’unisson un « non » bien senti. La scène aurait pu faire une excellente publicité pour promouvoir le mentorat!
Cette anecdote illustre pourtant bien la réalité de l’entrepreneur. Il n’y a pas de livre de recettes pour apprendre ce métier. Lorsque je me trouve dans une impasse décisionnelle, il m’arrive de me sentir seule et isolée. J’ai une équipe de rêve et je suis bien entourée, mais je dois trancher et assumer la responsabilité de mes choix.
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J’ai rencontré mon mentor par l’entremise du Réseau M. J’avais épluché quelques fiches d’entrepreneurs et retenu celle de Sébastien Massicotte du Groupe IN-RGY, car il correspondait davantage à ma façon de penser et à mon profil entrepreneurial. Il est à la tête d’une entreprise techno tout comme moi et il a bâti un projet d’affaires de A à Z. Le Réseau M a organisé un lunch pour nous présenter l’un à l’autre et s’assurer que nous étions un « match » professionnel. Avant même d’entamer le plat principal, nous avions constaté que nous étions tous les deux animés par la même énergie débordante. Sébastien est un individu hyper dynamique professionnellement et moi aussi.
Avec lui, j’ai compris que je pouvais avoir 100 000 idées à l’heure et que je ne devais pas me sentir étrange de m’éloigner de la norme. Il m’est nécessaire de me concentrer sur la croissance de mon entreprise, car Stefanka a un côté disruptif! Cela étant dit, c’est rassurant de savoir que mon mentor exploite pleinement ses multiples inspirations, idées et projets. Par exemple, il est propriétaire de huit entreprises. Son parcours et son dynamisme me motivent et un jour je souhaite, tout comme lui, explorer d’autres avenues.
Sébastien et moi échangeons sur différents sujets tout au plus une fois par mois. Mais lorsque je dois prendre d’importantes décisions, il me guide à la lumière de son expérience et de ses précieux conseils. Lorsque j’ai voulu signer un contrat pour un partenariat stratégique, il m’a conseillée quant à la stratégie à adopter et m’a aidée à réfléchir aux clauses à prévoir et à inclure dans l’entente. Lorsque je suis aux prises avec des situations délicates avec des employés ou d’autres interlocuteurs, je lui donne un coup de fil pour qu’il m’aiguille.
Sébastien a assumé un rôle de mentor auprès d’autres entrepreneurs qu’il a épaulés pendant un certain temps, soit un ou deux ans en général. À mesure qu’une entreprise évolue et franchit de nouvelles étapes, le type de mentorat offert peut devenir inadéquat. Rien n’est statique, le mentorat doit aussi évoluer.
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L’entrepreneur doit s’entourer et se faire accompagner, que ce soit par un coach, un mentor ou un conseiller. Le mentorat permet de développer avec une autre personne un lien de confiance qui vise davantage à améliorer le savoir-être que le savoir-faire.
Même si j’ai parfois l’impression que notre relation est unidirectionnelle, Sébastien m’assure qu’il en retire du positif et qu’il aime être entouré de jeunes gens du milieu des affaires. Mon énergie, mon dynamisme par rapport au marketing de mon entreprise, ça le nourrit également. Et je me dis que lorsque Stefanka aura atteint son rythme de croisière et que la direction générale de l’entreprise sera bien établie, je pourrai, moi aussi, donner au suivant.
Elizabeth Stefanka est la cofondatrice de Stefanka, une entreprise qui conçoit des solutions technologiques pour détaillants, telles que des cabines interactives permettant de trouver des vêtements adaptés au corps de chaque client.
Crédit photo: Sylviane Robini photographe