Effenco: un succès électrisant
L’histoire de David Arsenault
Effenco a été créée en 2006 au Centech (Centre d’entrepreneurship technologique), un accélérateur de l’ETS, alors que les trois cofondateurs David Arsenault, Benoit Lacroix et Dany Fouquet étudiaient en génie et cherchaient une solution pour accroître l’efficacité énergétique. Après avoir fait leurs propres bilans carbone, ils ont conclu que la question du transport était cruciale en ce qui concerne les émissions de CO2 . « Nous nous sommes cassé la tête pour trouver un secteur d’activité commerciale dans lequel il y avait des lacunes en matière d’efficacité énergétique et nous avons choisi celui des véhicules lourds. Ce segment présente de nombreuses possibilités d’amélioration puisque c’est l’un des moins efficaces du domaine des transports. »
Suivre le chemin de l’entrepreneuriat durant les études
Pour l’avoir fait, David Arsenault estime que se lancer dans les affaires pendant les études est une décision logique. D’une part, il s’agit d’une période durant laquelle les engagements financiers sont moindres, il est donc plus facilement envisageable de prendre son temps pour développer un projet viable. Les étudiants ressentent moins le besoin d’accepter un emploi pour bénéficier du salaire qui y est associé. « À la fin de nos études, nous étions déjà pauvres, donc ça allait », commente avec humour David Arsenault, qui ne s’est pas versé de salaire de 2006 à 2011. Dans le cas d’Effenco, le projet a pu être mené à bien grâce à des bourses d’études.
D’autre part, les études, notamment dans le secteur des technologies, représentent un cadre adéquat pour mener des recherches approfondies. Les trois cofondateurs d’Effenco ont ainsi poursuivi leurs études de maîtrise et de doctorat en orientant leurs recherches sur l’analyse des cycles de véhicules, puis d’une technologie susceptible de diminuer la consommation d’énergie. « Nous connaissions la réponse à notre problème : il s’agissait de réduire la consommation d’énergie lorsque le véhicule est immobile, souligne David Arsenault, mais ça nous a pris des années avant de réussir à concevoir un système adéquat. Nous avons finalement trouvé la solution gagnante qui avait du sens, tant sur le plan économique que commercial. »
Percer, un client à la fois
Avant de pouvoir présenter son produit phare, le système hybride électrique Active Stop-Start qui permet de couper le moteur d’un véhicule lourd à l’arrêt tout en permettant aux autres équipements du véhicule de fonctionner, l’équipe a dû collecter une foule de données. C’est grâce aux premiers clients, intrigués par la technologie de l’entreprise, que cette recherche a pu être réalisée. « L’apport de ces clients, qui ont mis des véhicules sur la route et qui nous ont permis de collecter des données, s’est avéré précieux. Ces clients-partenaires nous ont grandement aidés à mettre au point le produit. » Toute l’information récoltée a permis à la technologie de l’entreprise d’évoluer et à quatre architectures d’être testées avant d’en arriver au produit proposé aujourd’hui. Après avoir mis en œuvre cette nouvelle technologie chez ses premiers clients, Effenco a conclu un premier gros contrat, qui s’est révélé déterminant pour sa croissance, car il a permis le déploiement à grande échelle de son produit.
« Je dis toujours que nous avons deux ventes à faire dans notre domaine, explique David Arsenault. Il faut d’abord créer le marché (celui de l’électrification des véhicules lourds), puis en prendre une part. » Une fois que le client a testé le produit et jugé l’essai concluant, le travail accompli permet de vendre des centaines d’unités.
« Initialement, c’est très long, il faut semer les graines. Mais ensuite, il suffit de récolter les fruits de notre travail, les ventes sont faciles à réaliser. »
David Arsenault
Le contexte actuel est également propice à l’émergence d’entreprises telles qu’Effenco dont les activités sont menées dans une perspective de développement durable. « Ça a été long avant que quelque chose bouge, mais la plupart des entreprises ont maintenant des objectifs de réduction des gaz à effets de serre. Et nous avons une solution à proposer. Mais ce changement est très récent. »
Alimenter la croissance
Tout comme pour les ventes, l’équipe d’Effenco a dû croire en son produit et user de patience pour accéder à du financement, car même si le concept était séduisant, il fallait des chiffres pour démontrer le potentiel de ce marché de niche. L’entreprise a pu bénéficier de diverses sources de financement, mais c’est à la suite de sa percée commerciale que les étapes de financement ont commencé à se succéder. « Le défi d’un entrepreneur, ajoute David Arsenault, c’est le financement nécessaire au développement. En même temps, il y a une bonne raison pour cela : six ans plus tôt, nous aurions sans doute pris de moins bonnes décisions. C’est bien que ce soit seulement maintenant que nous ayons accès à des fonds. » À l’aide des sommes récoltées, Effenco alimente aujourd’hui sa croissance et connaît une période florissante, si bien que ses ventes augmentent de 300 % annuellement.
Voir devant soi
L’entreprise s’attaque aujourd’hui au marché chinois, qui explose en raison de la volonté des dirigeants de se positionner comme les chefs de file de l’électrification. Ce marché, que David Arsenault qualifie de dynamique, évolue très vite et représente un grand potentiel de croissance.
Pour le reste, Effenco cherchera dans la prochaine année à diversifier ses activités sur le plan géographique, mais aussi en ce qui concerne les types de marchés. À l’heure actuelle, ses activités se concentrent sur les véhicules lourds, les camions de terminaux et de collecte de matières résiduelles, mais la technologie pourrait bientôt être implantée à des camions-bétonnières, des camions à nacelle et à toutes sortes d’autobus.
Et l’entreprise continuera de créer. D’abord, comme le souligne David Arsenault « parce qu’on ne peut pas s’asseoir sur un produit et alimenter ainsi la croissance d’Effenco » et parce qu’un esprit d’invention anime ce cofondateur.
L’entreprise en chiffres
35 : nombre d’employés
300 % : croissance annuelle du chiffre d’affaires
6 : le nombre de marchés principaux de l’entreprise (Montréal, New York, Vancouver, Californie, Paris et la Norvège)
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