Quand l’intrapreneuriat bâtit petit et voit grand
L’histoire de Julia Thibault
C’est la volonté de combiner sa créativité artistique à son désir de se rendre utile à la société pour rendre le monde meilleur qui l’a poussée à embrasser la même carrière que son père. En travaillant sur un projet résidentiel pour un client, celle qui commençait tout juste sa carrière a senti un déclic s’opérer et décidé d’explorer la construction de minimaisons accessibles au plus grand nombre. « Le courant des minimaisons se rattache au mouvement minimaliste, explique-t-elle. Cette idée de vivre mieux avec moins m’a plu. »
Des minimaisons préfabriquées et écoresponsables
Pour le moment, la jeune femme met au point un prototype de minimaison et travaille à la réalisation de son étude de marché. Au terme du processus, deux modèles de minimaisons fixes d’environ 37 mètres carrés (400 pieds carrés) pourraient voir le jour. L’objectif est de faire en sorte que l’espace intérieur réponde à plusieurs besoins. « Dans une maison, seulement 40 % de l’espace est véritablement utilisé », souligne-t-elle.
Avec son idée, Julia Thibault va à contre-courant du processus habituel initié par un client qui exprime son besoin à l’architecte, lequel lui propose ensuite une solution en conséquence. « C’est un processus qui prend du temps, explique Pierre Thibault. Grâce au projet de Julia, il sera possible d’avoir une minimaison abordable dans un délai assez court. Aujourd’hui, les gens veulent pouvoir partir rapidement en pleine nature pour décrocher de la vie urbaine, et les minimaisons peuvent répondre à cette demande. »
Un tremplin vers le succès
En septembre dernier, Julia Thibault a intégré, en compagnie de son père, l’Initiative Intrapreneuriale, qu’elle a découverte peu de temps auparavant. Ce programme de 12 semaines combine contenu en ligne, rencontres avec des entrepreneurs, séances de consultation avec des experts et conférences sur des thèmes comme la définition du plan d’affaires et la compatibilité de l’intrapreneur avec l’entreprise mère. L’objectif est d’outiller l’intrapreneur afin qu’il puisse assurer la réussite de son projet.
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Elle a choisi l’intrapreneuriat pour se lancer dans la construction de minimaisons, car elle estime que ses chances de réussite sont plus élevées ainsi que si elle tentait seule l’aventure.
« L’intrapreneuriat est une option peu connue, mais qui devrait l’être davantage, car c’est une voie d’avenir. La formule est excellente : elle me permet de bénéficier des ressources de l’entreprise mère et des conseils de mon père pour assurer l’avancement de mon projet. »
Julia Thibault
Concrètement, elle a accès gratuitement à l’expertise des collaborateurs de son père.
Pour l’Atelier Pierre Thibault, les avantages sont également nombreux, même si l’entreprise ne sera sans doute qu’un incubateur, car les minimaisons seront probablement produites et commercialisées par une entreprise indépendante. « Julia m’a donné l’idée d’instaurer des projets plutôt que simplement en réaliser selon les besoins des clients, déclare Pierre Thibault. Cela a un effet d’autant plus stimulant sur tout le monde que l’enthousiasme de Julia pour son projet est révélé contagieux. »
En tant que parrain, l’architecte a lui aussi participé à plusieurs conférences organisées dans le cadre de l’Initiative Intrapreneuriale. « Le but n’était pas que j’en bénéficie directement personnellement. Pourtant, cela m’a permis de créer des contacts avec des personnes provenant d’horizons variés, d’envisager d’autres possibilités et de découvrir des façons différentes d’exercer un leadership », reconnaît celui qui tient seul les rênes de son agence d’une douzaine d’employés. Ces rencontres auraient d’ailleurs fait germer un projet d’affaires, mais Pierre Thibault estime qu’il serait prématuré d’en parler. À suivre!
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