Trans-Herbe: pionnière du thé et de la tisane au Québec
L’histoire de Johanne Dion
Chimiste alimentaire de formation, Johanne a identifié un besoin dans le marché des breuvages chauds au début des années 1990 : des thés et des tisanes abordables, accessibles et, surtout, qui goûtent bon.
L’HEURE DU THÉ A SONNÉ
« Dans mon temps, fabriquer des sachets de tisane, ce n’était pas très populaire. On n’en retrouvait pas à l’épicerie. C’était plutôt nos grands-mères qui nous préparaient des concoctions ». Johanne a été visionnaire lorsqu’elle a eu la brillante idée d’acheter une première machine en Italie pour confectionner des sachets en 1992.
Auparavant, les herbes étaient importées au Québec, puis mélangées et renvoyées en Europe pour être mises en sachet, avant de revenir ici pour être commercialisées. Résultat? « Le prix de vente était inabordable ».
Neuf mois plus tard, la machine italienne arrive au Québec et l’entrepreneure commence à faire des mélanges, à rencontrer des clients et à embaucher du personnel. Elle produit d’abord des tisanes sous la marque SSense, puis La Cour Tisane. La ligne bien connue Four O’Clock suit et le succès est retentissant.
« Je trouvais que c’était quelque chose d'extraordinaire! Il y avait 1001 possibilités ».
UNE PRODUCTION DE SACHETS IMPRESSIONNANTE
Aujourd’hui, l’entreprise manufacturière compte dix machines dans une usine de 81 000 pieds carrés et produit 2 à 2,5 millions de sachets par jour. « C’est de la belle machinerie! Je les appelle mes petites Italiennes! ».
Avec le temps, Trans-Herbe est passé de 150 sachets par minute à 250 ou 325 sachets par minute. Les machines se sont raffinées et sont devenues beaucoup plus électroniques. La broche sur le sachet a fait place à un fil, cousu d’un trait par la machine. « C’est extraordinaire à voir! ».
Johanne s’est portée acquéreuse d’un grand terrain à côté des installations actuelles et prévoit agrandir dans les deux prochaines années. Elle pourra compter sur l’aide de sa fille, Karine Pomerleau, qui se passionne pour la production.
« Il faut toujours trouver des manières de produire à meilleur coût parce que c’est très important dans le secteur alimentaire. On travaille au ⅛ de sou ».
INFUSER UN BRIN DE NOUVEAUTÉ À SON MODÈLE D’AFFAIRES
Au fil des années, l’entreprise a grandi en réalisant des acquisitions auprès de clients qu’elle a côtoyé en marque privée. La ligne Four O’Clock Herboriste a vu le jour après un départ à la retraite au Laboratoire Lalco, ce qui a permis à Johanne de faire un saut dans les produits naturels.
L’innovation a joué un rôle important pour assurer la pérennité de Trans-Herbe qui cumule trois décennies d’activité, on le rappelle. « J’ai une complicité folle avec l’équipe de recherche et de développement. On travaille main dans la main pour développer de nouvelles saveurs ».
Les sachets de thé et de tisane étaient distribués dans les restaurants et les hôtels de Suède, du Danemark, de France et de Belgique, mais la pandémie a suspendu les exportations de Trans-Herbe. C’est alors que l’entreprise, qui abrite plus de 1 500 herbes et ingrédients, a cessé de mettre ses sachets dans le même panier.
Johanne a d’abord approché le domaine des microbrasseries, très nombreuses au Québec, et leur a proposé son expertise et des matières premières, comme du houblon, du fenouil ou du pois bleu. Puis, elle a bâti des relations d’affaires avec des entreprises spécialisées dans la nourriture pour animaux.
Pour cette pionnière québécoise, il faut avoir la passion et la persévérance pour réussir en entrepreneuriat. « C’est réellement beaucoup de patience, de la ténacité et avoir la passion de son produit ».
L'ENTREPRISE EN CHIFFRES
125 : le nombre d’employé.e.s
81 000 : le nombre de pieds carrés de son usine
Entre 2 et 2,5 millions : le nombre de sachets confectionnés par jour
ENVIE D'EN SAVOIR PLUS?
Consultez le site web de Trans-Herbe ou procurez-vous ses thés et tisanes en épicerie.