Le Trou du diable: savoir brasser des affaires
L’histoire d’Isaac Tremblay
Isaac Tremblay fait des études universitaires en géographie avant de devenir machiniste pour de grandes productions cinématographiques à Montréal. Mais lorsqu’il s’aperçoit qu'André Trudel a un réel talent pour le brassage, il décide d'appuyer le projet d'affaires de son ami, entre ses contrats en cinéma. « Une brasserie, ça commence d’abord avec un bon brasseur », lance le directeur du développement des affaires du Trou du diable.
En faisant preuve d’une bonne dose de créativité, Isaac Tremblay et André Trudel dénichent de l’équipement usagé en Floride pour assurer une production, rassemblent l’actionnariat et trouvent du financement pour finalement donner vie à la Microbrasserie et broue pub en décembre 2005.
Il s’écoule cinq ans entre la première ébauche du plan d’affaires et la réalisation concrète du projet. Et même s’ils ont failli baisser les bras devant les embûches, Isaac Tremblay et ses quatre partenaires ont décidé d’aller jusqu’au bout de l’aventure.
« Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux et qui sait prendre des risques. Il est conscient de ses limites, mais aussi des ressources à sa disposition. Quand il n’a pas la réponse, il va chercher de l’aide.»
À la conquête de nouveaux marchés
Pour soutenir la demande croissante, Le Trou du diable aménage un nouvel espace de production et de distribution dans l’ancienne usine Wabasso, à Shawinigan, en 2012. Les cinq associés dotent alors la microbrasserie de 800 fûts de chêne pour faire vieillir les bières (technique en vogue) et attaquer de nouveaux marchés « On joue dans la cour des grands! Notre production en fûts de chêne nous place maintenant sur l’échiquier brassicole mondial », souligne Isaac Tremblay avec enthousiasme.
Environ 15 % des bières brassées par Le Trou du diable sont exportées un peu partout dans le monde, des États-Unis à l’Europe en passant par Taïwan. L’entreprise vise maintenant à élargir son champ d'activités en France
Les produits du Trou du diable récoltent les honneurs ici et à l’international. En 2016, seulement, l’entreprise a reçu sept récompenses, dont deux médailles d’argent au concours Canadian Brewing Awards. L'an passé, elle s'est mérité 35 médailles. Quelle est la recette du succès? « C’est un heureux mélange de rigueur, de créativité, de persévérance et d’innovation », résume Isaac Tremblay. Le pub fait office de laboratoire pour tester les nouvelles bières concoctées par le maître brasseur. Si les clients en redemandent, le produit peut alors être embouteillé. « C’est même mieux que des groupes témoins », soutient l’entrepreneur.
Jouer un rôle dans la région
Le Trou du diable s’implique dans la communauté de différentes façons. Pour les cinq partenaires, il est essentiel de jouer un rôle dans la région. C’est pourquoi ils mettent actuellement sur pied un programme pour développer l’offre touristique. La boutique et la salle de spectacles créées par l’entreprise attirent les touristes qui peuvent s’y imprégner de la culture locale ou acheter des produits faits en Mauricie. Les plus curieux ont également la possibilité de découvrir le processus de brassage en visitant les installations. Des activités sportives sont aussi organisées. « Nous voulons redonner à la communauté. Ça fait partie de notre responsabilité sociale et de notre mission culturelle », explique Isaac Tremblay.
Son engagement vise également la relève entrepreneuriale. Isaac Tremblay donne de son temps à titre de mentor pour partager son expérience avec de jeunes entrepreneurs. « Ça me ramène aux sources et ça me rappelle d’où je viens.»
Le Trou du diable en chiffres :
- 100 : le nombre d’employés
- 1,5 million : le nombre de litres de bière qui seront brassés en 2016
- 2,5 millions : le nombre de bouteilles de bière seront brassées en 2016
- 150 : le nombre de sortes de bière brassées depuis la fondation de l’entreprise
- 1500 : le nombre de points de vente au Québec