Solmax : couvert de succès

L’histoire de Jacques Côté

Vendredi 26 mai 2017
En dépit de débuts modestes, Jacques Côté a su saisir les occasions pour élever Solmax au statut d’autorité en matière de géomembranes. Aujourd’hui, l’entrepreneur forme sa relève pour qu’elle reprenne les rênes de son entreprise présente dans plus de 60 pays.

Le mot géotextile est pratiquement inconnu de la majorité en 1978 — mais pas de Jacques Côté. Recruté par l’entreprise beauceronne Texel pour faire la promotion de ce nouveau produit, le jeune ingénieur civil devient rapidement un expert de ces membranes d’étanchéité utilisées notamment pour éviter la contamination des sols et pour enrayer l’érosion. « J’y ai travaillé pendant trois ans avant de fonder ma propre entreprise de distribution de géomembranes, Matériaux Techniques Côté, l’ancêtre de Solmax », se souvient celui qui n’était âgé que de 26 ans quand il est devenu entrepreneur.

L’homme d’affaires connaît des débuts plutôt modestes. Installé dans l’appartement de sa compagne, il se contente d’une prime de 9800 $ à la fin de la première année d’existence de son entreprise. Peu après, un client à qui il vient de vendre une géomembrane lui demande s’il peut l’installer. « En l’espace d’un instant, nous n’étions plus seulement des distributeurs, nous étions devenus des installateurs. Nous sommes par la suite devenus très bons là-dedans », souligne-t-il.

En 1994, profitant d’une loi américaine qui oblige tous les sites d’enfouissement à se doter de géomembranes, Solmax devient l’un des plus grands installateurs de géomembranes dans le monde. Présente dans l’État de New York, en France, au Portugal, au Chili et au Venezuela, elle emploie alors 300 employés. L’impulsion du moment est si bonne que l’entreprise se lance trois ans plus tard dans la fabrication de produits destinés aux solutions de confinement de solides et de fluides.

« Les occasions se sont présentées, et j’ai sauté dessus. C’est ça, être un entrepreneur : demeurer à l’affût et préciser sa pertinence au fil du temps », explique-t-il.

Sur le tatami

Contre toute attente, Solmax se retire du secteur de l’installation en 2007. La concurrence, féroce, rend le secteur moins porteur d’avenir. La société se consacre désormais exclusivement à la fabrication, un secteur d’activité dans lequel elle continue d’évoluer. « J’ai toujours aimé la stratégie et la planification à long terme. C’est comme lorsque tu pratiques le judo : tu dois user de ruse et de finesse afin de surprendre tes adversaires », illustre la ceinture noire 5e dan.

Selon Jacques Côté, les parallèles entre ce sport qu’il pratique depuis 1972 et l’entrepreneuriat sont nombreux.

« J’aime comparer le milieu des affaires à un dojo. Sur le tatami, les ressources sont limitées, et on doit agir rapidement et sagement à la fois. Parfois, les concurrents sont plus gros que soi, ce qui oblige à se surpasser davantage. Sinon, on ne ressort pas de là avec tous ses morceaux! »

Jacques Côté

C’est d’ailleurs cette analogie qu’il utilise auprès des jeunes entrepreneurs qu’il côtoie à l’École d’Entrepreneurship de Beauce. Pendant 24 heures, il agit avec eux comme un entraîneur avec ses athlètes qui se préparent à livrer la performance de leur vie. « Je les réconforte en leur expliquant que l’entrepreneuriat les amènera à prendre autant de décisions en dix ans qu’en une heure de judo. »

Succession

À 61 ans, Jacques Côté songe de plus en plus au transfert de son entreprise, qu’il planifie dans un horizon de huit à neuf ans. Son souhait : que Solmax demeure dans le giron familial. « J’ai commencé à en parler il y a une quinzaine d’années et je le pense encore aujourd’hui », confie-t-il.

Ses trois fils, Francis (31 ans), Gabriel (30 ans) et Dominique (25 ans), ont heureusement manifesté leur désir de reprendre les affaires familiales. Jacques Côté aime d’ailleurs dire que ces derniers « s’entraînent » actuellement à faire des affaires au sein de leurs propres entreprises. « Les plus vieux dirigent depuis 2011 FC Liners inc., une entreprise d’installation de produits géosynthétiques, tandis que le plus jeune vient de lancer Mécanique Mobile Expert inc., une entreprise de mécanique automobile », s’enorgueillit-il.

Récemment, son fils Dominic et lui ont d’ailleurs intégré la cohorte 2016 du Parcours intrapreneurial organisé par Initiative Intrapreneuriale, qui soutient deux générations d’entrepreneurs dans la création d’un nouveau projet d’affaires. Le Parcours a permis à Dominic de mettre la main sur le financement nécessaire à la mise sur pied de sa propre entreprise. « Ce cheminement nous a permis de passer beaucoup de temps ensemble, de communiquer et de peaufiner son plan d’affaires », témoigne Jacques Côté.

Consultez aussi : Comment devenir un intrapreneur accompli

Plusieurs mécanismes ont été mis en place en prévision du transfert de l’entreprise. Un conseil de famille est organisé deux fois par année afin d’aborder les questions relatives au patrimoine. Aussi, les trois frères sont invités tour à tour à siéger pendant un « cycle » (du dépôt du budget à l’approbation des états financiers) au conseil d’administration de Solmax à titre d’observateurs.

« Ils voient ainsi comment les choses se passent et prennent conscience du fait que les défis de Solmax sont plus grands que ceux de leur jeune entreprise », souligne l’entrepreneur. Même si le chemin vers la succession de Solmax sera pavé d’enjeux divers, les Côté poursuivront fièrement le travail entamé par leur père pour faire prospérer l’entreprise et l’amener le plus loin possible. 

Solmax en chiffres

  • 156 : le nombre d’employés
  • 100 : le chiffre d’affaires annuel approximatif en millions de dollars canadiens
  • 5 : le nombre de continents où l’entreprise est présente
  • 3 : le nombre d’usines exploitées par Solmax
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Crédit photo: École d'Entrepreneurship de Beauce